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Prenons Notre Avenir En Main
28 avril 2017

Pour sortir de la "Pétaudière"

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Jean Le Duff (suite)

Dans un article récent de Médiapart intitulé "Le FN n'est jamais du côté des salariés", Dan Israël et Martine Turchi écrivent:

"Pour nombre d'ouvriers et de précaires, Marine Le Pen est celle qui les entend le mieux. Mais dans les faits – les déclarations de ses dirigeants, leurs votes, leurs décisions, et même leur programme –, le Front national ne défend pas les intérêts des salariés".

Voici quelques extraits de leur argumentation:

"l y a un an, alors que les manifestations et les grèves battaient leur plein contre la loi El Khomri, Florian Philippot, le numéro deux du parti, était sérieusement gêné pour dire son soutien au mouvement, tellement il craignait de paraître cautionner une action de la CGT."

"Le 20 mai 2016 sur Europe 1, Marine Le Pen elle-même se disait en faveur de l’interdiction des manifestations : « En situation d’état d’urgence, il n’y a pas de manifestation », lançait-elle." Quid des libertés publiques?

"En 2014, déjà, elle avait mené la charge contre les syndicats au micro d’Europe 1, leur reprochant d’être « discrédités », d’avoir « refusé de s'opposer au libre-échange total » et de défendre « l'immigration qui pèse à la baisse sur les salaires ».

"Plus tranchée encore – car opposée à la ligne nationale-républicaine, teintée d'accents de gauche, qu'incarne Philippot – Marion Maréchal-Le Pen estimait le 26 mai 2016 que « le droit de grève équivaut à bafouer les droits des Français à se déplacer et à travailler », et fustigeait « ces syndicalistes, ultimes adeptes d'une lutte des classes périmée », d’une « stratégie du chaos ».

Lors du débat sur la loi El Komhri je cite: "Alors même que la dirigeante du parti dénonçait publiquement le texte, les deux frontistes du Sénat, David Rachline et Stéphane Ravier, avaient tenté d’y inclure plusieurs amendements visant à réduire les droits syndicaux, notamment dans les petites entreprises, et supprimer certains droits sociaux comme le compte pénibilité. Avant de les retirer sur injonction de Marine Le Pen. Laquelle aurait fait passer, selon Le Canard enchaîné, la même consigne aux députés Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard…" La duplicité du FN n'est-elle pas évidente?

Il est évident que pour attrapper des mouches le miel est préférable au vinaigre Voci les propos de Jean-Marie Le Pen Au soir du 21 avril 2002, : « N’ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grade, les exclus » ; « vous les mineurs, les métallos, les ouvrières et les ouvriers de toutes les industries ruinées par l’euromondialisme de Maastricht. Vous, les agriculteurs aux retraites de misère et acculés à la ruine et à la disparition, vous aussi qui êtes les premières victimes de l’insécurité ».

Demandons nous surtout par quelle évolution de la pensée des millions de travailleurs exploités en son arrivés à penser que le FN pouvait leur ouvrir des perspectives d'avenir.

En réalité, tant que le monde des salariés  adhérait profondément à l'idée de la réalité de la lutte de classes il adoptait une attitude de résistance et de revendications. Progressivement, le tam-tam médiatique, relais de la pensée néolibérale, mais aussi le penchant génétique de la social-démocratie pour la collaboration de classes, relayé par la CFDT, ont répandu l'illusion que l'organisation de la société ne pouvait résulter que de discussions entre gens raisonnables. Alors la classe dirigeante nous a proposé un concept idéologique et la méthode qui va avec, pour occulter le concept de "lutte de classes": la "comptabilité".

On s'est efforcé de nous faire croire que la "comptabilité" était de l'objectivité à l'état pur, une vérité absolue, incontournable, alors qu'elle n'est fondamentalement qu'une arythmétique intégrant les postulats idéologiques de la classe capitaliste dominante.  Avec la financiarisation de l'économie et l'informatisation des processus, la société a cessé d'être une affaire humaine pour devenir un univers algorythmique. C'est ainsi que la vie s'efface, que les machines deviennent les idoles du temps présents et que 1% de la population humaine décide de ce que sera le monde et les 99% de l'humanité.

Avec le FN on assiste à une chicanerie d'arrière-cour. On s'agite pour aménager des baronnies où des potentats locaux pourront continuer à tirer quelques marrons du feu en désignant à la vindicte populaire quelques boucs émissaires. On ségrègue les populations, on les dresse les unes contres les autres. Ce n'est pas le capitalisme qui est interpellé. Le FN c'est ce que décrit Lafontaine dans "Les animaux malades de la peste". Haro contre les plus faibles et les plus frfagiles! Le FN c'est la peste noire de notre temps. Sortir du déni de la lutte de classes c'est revenir à une véritable intelligence du monde. C'est l'arme absolue contre le système financier et son chevalier servant Emmanuel Macron.

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