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Prenons Notre Avenir En Main
5 avril 2017

Adresse à des amis déçus et parfois désespérés

 

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 Une contribution de Jean Le Duff

 

Le quinquennat de François Hollande s’achève en débandade. Jamais depuis la Libération un tel désarroi n’a traversé la population. Jusque en 1980 les courants politiques étaient bien cadrés. L’opinion pouvait s’y reconnaître. Avec la perte d’influence du PCF les options politiques sont apparues plus floues. Il faut dire que le travail de sape des valeurs portées par le PCF a été entrepris depuis 1947 et poursuivi avec entêtement depuis, à la fois par la droite mais aussi par les promoteurs de la social-démocratie. Un premier constat, une évidence s’impose avec la perte d’influence du PCF ce sont les conditions de vie des travailleurs qui se sont dégradées

 

L’affaiblissement du PCF résulte en réalité du fait que le monde du travail a perdu de vue que sa situation et les règles qui l’encadrent ne relèvent pas d’une prise en compte raisonnable des réalités et des nécessités mais d’un rapport de forces entre des intérêts opposés. Ce monde du travail a perdu de vue que le système financier défend les intérêts des détenteurs du Capital et que pour y parvenir il sacrifie délibérément ceux des travailleurs. Ce monde du travail a perdu de vue que dans les conditions actuelles l’État n’est pas un arbitre au dessus des classes sociales main un outil au service de la classe dominante

 

Dans ce contexte le PS a pu paraître un recours convenable et raisonnable pour le monde du travail. Les dernières illusions ont éclaté comme bulles de savon avec la loi El Komhri et les résultats pitoyables du CICE et de l’ANI. Les milliards d’euros dont l’État a fait cadeau au patronat on fait long feu en matière de création d’emplois. Le service public hospitalier est en grande difficulté, l’efficience du système éducatif est dégradée, les bureaux de poste ferment en grand nombre y compris dans les villes, La SNCF doit éponger le déficit des cars Macron…

 

La campagne pour les élections présidentielles est devenue un révélateur singulier du délabrement des valeurs qui constituaient, du moins le pensait-on, le socle de notre état républicain. De l’affaire des vedettes vendues au Pakistan dans les années 1990 dont on n’a pas encore éclairci comment des retro-commissions ont pu arroser des partis de droite, aux millions d’euros versés par Khadafi à Sarkozy, sans oublier les pratiques mafieuses utilisées en Afrique, les rapports entre les politiques et la mafia corse, les facilités de fraudes fiscales et les paradis fiscaux, y compris dans l’Union Européenne la liste est longue du brigandage systémique du petit monde de la « caste bien-pensante ».

 

Il en résulte un rejet massif par les citoyens français du monde politique. Les partis de droite traditionnels ont perdu leur crédibilité, le PS est marqué du sceau de la trahison. Une réactivité de révolte conduit 30 à 40 % de nos concitoyens écœurés à se réfugier dans l’abstention. Un quart du reste, sans chercher à comprendre ce qui se cache derrière le discours populiste n’hésite pas à risquer l’aventure du vote Le Pen. Un autre quart opte pour la droite classique. Mélenchon porte les couleurs de la gauche de combat la plus crédible mais sa suffisance et son intransigeance sont un frein au développement de celle-ci.

 

L’option officielle du PS est représentée par Benoît Hamon, sauf que les magouilles opportunistes, du courant du PS acquit au néo-libéralisme conduit la plupart de ses représentants à se rallier à Macron comme le font des personnalités centristes et de droite par ailleurs. Que des personnalités qui se définirent, il fût un temps, comme communiste, se joignent à ce panier de crabes n’y change rien. Les sondages mettent en évidence que l’option Macron de ce fait représente un autre quart de nos concitoyen, le dernier se répartissant entre Hamon et Mélenchon.

 

Rien n’est encore définitivement établit. Macron se positionne de fait comme un joker pour le système financier. Au fond, le potentiel de la gauche progressiste se compose à la fois des soutiens à la candidature Mélenchon, d’une partie non négligeable de l’électorat de Hamon et des abstentionnistes politiques. Ensemble ils représente le courant dominant de l’aspiration à une politique favorable à la majorité de la population. Si ce courant mettait en pratique les réponses aux aspirations qu’il porte, il rallierait aussi une partie non négligeable des étourdis que parvient à tromper Marine Le Pen. C’est ce courant qui est porteur d’avenir mais il est aujourd’hui divisé.

 

Hamon institué par le PS mais trahi par une partie des siens ne peut escompter capter en l’état des choses, l’intérêt de ceux qui ont pris nettement position contre la duplicité du PS. Il ne parviendra à mordre ni sur l’électorat de Mélenchon ni sur les abstentionnistes. Comme je l’ai déjà dit la posture personnelle de Mélenchon ne facilite pas le développement du rassemblement nécessaire, pour autant nous ne disposons pas d’option de remplacement pour écarter à la fois la droite où se situe objectivement Macron et l’extrême droite.

 

La seule option constructive consiste donc en ce que le monde du travail dans sa grande majorité se regroupe de manière critique derrière la candidature de Mélenchon, intervienne pour favoriser l’élection d’une majorité réellement de gauche dans la future assemblée nationale. C’est le seul moyen dont nous disposons pour sortir notre pays des griffes du système financier et refonder une société qui intègre tous les exclus du système actuel. Il se compte par dizaines de millions.

 

 

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